Matière à réflexion

Une scène de «Red Hot Riding Hood»
Tex Avery, MGM, 1943

Patrick – Dans le cadre de ma recherche de documentation, je suis tombé sur un site d’analyse symboliste. On y retrouvait entre autres une lecture éclairée et éclairante de la genèse par M. Francis Doignon-Tournier, L'arbre du milieu du jardin.

Pour tenter de progresser encore dans cette voie, nous pouvons nous appuyer sur le fait que la Bible Chouraqui introduit ici une variante lourde de signification :

1. Le serpent était nu, plus que tout vivant du champ qu'avait fait IHVH Adonaï Elohim.

Nous trouvons ici la notion de nudité qui réapparaîtra dans le texte après qu'Eve aura cédé à l'invitation. Si l'on y applique la même grille de lecture, l'image du Serpent, considéré tant par les sages du Zohar que par les églises chrétiennes comme le Malin, l'Ennemi, Satan, le Diable, cette image est bien modifiée. Pourquoi n'y verrions-nous pas la même symbolique que pour Judas, qui ne fit que ce qu'il avait à faire en allant vendre Jésus?

Pourquoi ne s'agirait-il pas de la nudité non du corps, mais du cœur, non de l'esprit, mais de l'âme? Le sens en serait que, si l'âme du Serpent était nue, c'est qu'elle ne se dissimulait pas, que donc le Serpent ne leurrait pas, car il avait été créé non pour mentir, mais pour dire la vérité, non pour duper, mais pour guider, non pour égarer, mais pour montrer la voie.

Patrick – J’en ai pris des extraits pour égayer le débordement verbeux qui se répand dans la composition. On retrouve aussi un extrait du poème L’arbre de Marie Ketline Adodo, l’auteure africaine originaire d’Haïti.

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