Les bijoux de la Castafiore, p. 34, Hergé, Casterman 1963

Schumann, Schubert et Liszt ont aussi été hantés par l’intensité du sujet. Je reteindrai ici les Mephisto Waltz de Liszt et surtout sa Faust symphonie. Cette dernière, dirigée par Mahler, a influencé le chef-compositeur dans la création de sa goethéenne 8e symphonie. Musique de scène, ballet, pièce pour piano et moult opéras, Faust n’a pas cessé et il continuera longtemps à se faire entendre.

Mais le Faust de Gounod n’est pas seulement l’interprétation suprême de Faust en musique, il est le représentant phare de l’art lyrique. Ce n’est pas étonnant que Hergé, le père de Tintin l’ait retenu comme l’archétype de l’opéra. Outre une courte mention de La Pie Voleuse de Rossini, la Castafiore ne semble chanter que drame dont elle entonne toujours l’air des bijoux.

Dès la fin du XIXe, le Faust de Gounod était parodié dans différents opéras-bouffe. Les plus réussies de ces farces sont demeurées au répertoire jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. On peut croire que cette popularité ait influencé Hergé dans son choix de Faust comme élément comique, car le drame avait déjà ses échos dans le burlesque des cafés concerts.